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gay Tendance

17 juin 2004

Gay invitation

Je rappelle que si quelqu'un a envie d'écrire sur ce blog, il est le bienvenu! D'autant que j'ai pas mal de boulot en ce moment, donc je le délaisse un peu! lol
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30 mai 2004

Cyber et si bien...

Pourquoi les rencontres sur le net?... C'est vrai que ça paraît pas a priori comme le moyen le plus simple de rencontrer des gens (car il y en a plein dans la rue!). Seulement voilà, est-ce que quelqu'un a déjà abordé une personne dans la rue? Dès que vous ouvrez la bouche, la personne sert son sac entre ses mains, cache son paquet de cigarettes, ou même, dès qu'ele vous a vu approcher, détourne les yeux pour éviter l'échange! Les gens ont tendance à se renfermer sur eux-mêmes depuis plusieurs années (et qui plus est, à s'en plaindre, dire que les gens ne se parlent plus et ne sourient pas dans le métro, ce qui est vrai, mais combien font en sorte qu'il en soit autrement??!). Bref, devant ce monde cruel, le net est un refuge...

Sur un chat, les gens sont là pour parler... Enfin non, pas tous à dire vrai: il y en a toujours qui n'ont rien à dire (certainement ceux qui font la gueule dans le métro et s'en plaignent, donc ils rentrent chez eux, se connectent sur un chat, et ne pipent mot!). Alors on trouve aussi ceux qui cherchent juste un cul (ou une queue, ça dépend des préférences), et avec ceux-là, le dialogue est très consommé et terminé (à peu près aussi vite que le rendez-vous qu'ils attendent!). Enfin, il y en a qui sont là pour se faire rêver, se dire qu'ils pourraient peut-être enfin passer le pas et rencontrer un mec, dans une société qui a du mal à accepter l'homosexualité... Alors ils parlent, discutent, fantasment, et au moment d'être plus concrets, disparaissent du réseau! Le Rêve, mais jamais plus.

A côté de ça, il y a ceux qui ne cherchent rien... ils sont une majorité (enfin, après ceux qui cherchent que du cul, mais c'est le milieu qui veut ça: avec le cul au moins, on se mouille pas!). Ils sont là, discutent, et ne veulent rien que ça, partager un moment avec d'autres, apprendre, peut-être rencontrer les gens avec qui ils auront un bon contact, et qui sait, si le feeling peut permettre d'aller plus loin...

C'est un des avantages du net: les choses sont finalement assez claires, et on sait à quoi s'en tenir. Sur les chats qui présentent des photos de l'interlocuteur, ça peut même aller encore plus vite! Sur dialh, certains se présentent directement à travers leur queue ou leur cul, comme ça, ceux qui leur parlent savent à qui ils ont affaire. D'autres se présentent plus aguicheurs, d'autres très strictes... La photo parle avant même le contact, ça permet de gagner du temps. D'ailleurs, malheur à celui qui n'a pas de photo, car sur le chat, "pas de pics, pas de dial", on se crée des ségrégations, ce qui d'ailleurs peut se comprendre! Certains acceptent de révéler leur visage, alors ils en attendent autant de la personne qui vient leur parler...

Mais alors, pourquoi le net plutôt que de sortir en boîte ou dans les bars du milieu?... D'abord, je crois que l'un n'exclut pas l'autre. On peut chatter tout en sortant dans le milieu, c'est même souvent le cas. Mais c'est vrai qu'il est plus facile d'aborder quelqu'un sur le net, comme il est plus facile aussi d'envoyer chier (il y a toujours des systèmes de blocage, le plus efficace étant à mon sens celui de rezog, qui permet soit de renvoyer à plus tard, soit de zapper complètement, soit de filtrer pour l'avenir (pour ne plus revoir la personne, qu'elle ne vous voie plus ou que vous ne receviez pas ses messages... quelle technique!!). Mais en même temps, il faut aussi se rendre compte qu'une relation sur le net, aussi intime soit-elle, ne vaudra jamais une relation réelle, ne serait-ce que parce que les rapports sont faussés par la distance, par le fait de ne pas avoir la personne face à soi, par le fait d'avoir plusieurs dial en même temps... Une multitude de facteurs, qui font qu'on ne sera jamais dans de vrais rapports... Je ne dis pas qu'on n'a pas de vrais liens, mais ils sont foncièrement différents... Combien de fois est-ce qu'on se retrouve à rencontrer un mec avec qui on a chatté des semaines entières, et puis là, on le voit, et plus rien. Le courant ne passe plus, d'un seul coup... Les témoignages sont multiples! Ce n'est pas tout le temps aussi radical, mais les rapports changent, c'est certain...

Reste que le net permet quand même de rencontrer des gens plus facilement pour beaucoup, de discuter avec des gens parfois très intéressants, et de s'ouvrir, d'accepter son homosexualité pour certains... Le tout est donc de ne pas s'y perdre, c'est comme pour nous. La réalité ne sera jamais virtuelle... 

18 mai 2004

Les homos, le mariage, tout ça...

Le sujet est à la mode, il a la faveur des médias, est dans le vent des populations sondées, mais trouve peu de défenseurs politiques. Mais le mariage de personnes homosexuelles commencent à être débattu. Pour faire un état des lieux, ce sont les Verts, avec en tête le trublion Noël Mamère, qui ont relancé le débat, en décidant de réaliser une céramonie de mariage d'un couple homosexuel, en l'état du droit, estimant que rien ne l'interdit. Ce n'est pas faux: aucune disposition française ou européenne ne dit que les époux sont de sexes opposés... Néanmoins, toutes les dispositions sous-entendent que le modèle est celui d'un mari et d'une femme, que ceux-ci peuvent être parents, etc.. C'est d'ailleurs assez marrant de penser que, tant que les époux n'étaient pas égaux, que le mari avait l'ascendant sur sa femme, le débat aurait été tranché: on parlait du "mari" et de son "épouse". Pourtant, quand c'est affirmé l'égalité des deux membres du couple, on a nettoyé tout le Code civil, pour remplacer ces termes par celui de "conjoint", qui vaut autant pour un homme que pour une femme. C'est cette disparition de la distinction sexuelle entre les membres du couple, qui fait qu'il pourrait, à suivre la loi à la lettre, y avoir une ouverture pour des couples homosexuels. Néanmoins, il y a un obstacle de taille: une loi ne s'interprète pas toute seule, mais elle a un contexte, une tradition, une coutume... Et les juges y font habituellement référence pour éclairer les textes quand ils sont obscurs... Nul doute que la coutume plaide pour le mariage entre un homme et une femme, et que l'initiative du maire de Bègles, aussi séduisante soit-elle, est vouée à l'échec.

Le débat étant lancé par Noël M., comme une provocation au Gouvernement, les Socialistes ne pouvaient pas rester sans voix... Alors ils ont décidé d'en parler. Le modèle le plus en vogue actuellement, pour eux, c'est celui de José-Luis Zapatero, le nouveau Premier Ministre espagnol, lequel s'est déclaré en faveur du mariage des homosexuels, autant que de leur ouvrir le droit à l'adoption. Tout ce qui vient d'Espagne est bon à prendre, et c'est dans une quasi-unanimité silencieuse que les Socialistes se sont déclarés à l'unanimité en faveur du mariage homosexuel... Un mariage sans adoption (comme en Belgique, du reste), cette question-là devant intervenir plus tard. Oui mais voilà, la machine socialiste bien huilée commence à ripper quand la reine Ségolène avoue sa gêne... Dès lors, plusieurs ténors révèlent leur doute, et Lionel J., qui s'est retiré de la vie politique, décide de revenir pour dire que le mariage des homos, c'est pas bien pour les institutions. Soit. Mais pour un ancien Premier Ministre français, qui a fait modifié plusieurs fois la Constitution pour mettre les institutions à sa convenance (sic), comme avec le quinquennat présidentiel (qui est très discutable juridiquement, mais bon...), je pense qu'il aurait dû se souvenir que les institutions ne sont pas immobiles, qu'elles dépendent du droit, et que celui-ci évolue en général avec la société... Enfin bon, c'est pas un vrai argument ce que je raconte, mais juste pour dire que les choses ne sont pas figées...

Devant cette offensive de la gauche, le Gouvernement de droite ne peut pas rester silencieux, alors on décide de ressortir les projets qui dormaient au placard: "alors pas de mariage, parce que bon, faut pas exagérer non plus, mais on va améliorer le pacs, et puis faut pas taper les homosexuels, alors on va introduire des dispositions contre leur discrimination". Il faut le dire, ces deux dernières initiatives sont nécessaires: le pacs est un contrat particulièrement mal construit, qui induit plus de difficultés que de solutions. Il faut noter aussi que si les politiques, et notamment la droite désormais, insiste tant sur le fait que le pacs est une forme d'union pour les homosexuels, on doit rappeler qu'en droit, le pacs est également ouvert aux hétérosexuels, qui eux ont donc un vrai choix pour l'organisation de leur couple (entre un mariage utile et efficace, et un pacs symbolique et risqué!), ce qu'ils ont bien compris puisqu'ils sont presque aussi nombreux à en avoir signé que les homos. Alors le pacs comme symbole de l'union gay, il faut y renoncer. Quant à la lutte contre les discriminations, on ne peut qu'adhérer, les dispositions sont réclamées depuis des années: pour autant, si c'est pour faire condamner celui qui dit "sale pédé!", comme celui qui dit "sale juif!" ou "sale arabe!", pourquoi pas, mais après il faudra aussi faire une loi pour protéger les blondes ("sale blonde!"), les enfants ("sale gosse!"), et puis quoi?... Une insulte, c'est ridicule, on peut passer à côté à mon sens, et puis franchement, vous vous voyez aller au commissariat pour porter plainte contre quelqu'un qui vous a dit "sale pédé!"? C'est ridicule... Mais bon, ça fait plaisir à certains alors...

Je divague, donc focus. Quels sont les arguments qui plaident pour le mariage des homosexuels?... On parle d'égalité, mais il faut savoir qu'en droit, l'égalité n'existe que dans des situations équivalentes. Or, la situation d'un couple d'homos et d'un couple d'hétéros est différente, ne serait-ce que parce que le couple d'homos ne peut pas avoir d'enfants. C'est idiot, mais c'est comme ça. Le mariage a été institué pour mieux encadrer la famille, composée du couple et de ses enfants. Il offre des avantages qui, à l'origine, étaient destinés à favoriser l'accueil d'un enfant au sein du couple. Néanmoins, j'entends déjà les cris des homos qui appellent à la traîtrise, et je suis obligé de dire que cette conception du mariage pour l'accueil de l'enfant est dépassé. D'abord parce que les enfants hors mariage sont désormais une majorité en France. Ensuite parce que, inversement, des couples mariés peuvent ne pas avoir d'enfants... Partant de là, si le mariage n'est qu'un mode d'organisation de la vie de couple, il faut admettre que le droit devrait aller dans le sens d'une ouverture...

Quels sont les arguments qui peuvent s'y opposer?... Le coup de l'institution, j'ai déjà fait, une institution, c'est fait pour être réformé, modernisé, quand la nécessité apparaît. Est-ce que c'est aujourd'hui? J'ai l'audace de croire que la société le réclame, ou tout au moins les homosexuels, alors que les sondages auprès de la population montrent qu'une majorité toujours plus grande s'y déclare favorable (ce qui une nouvelle fois illustre le cruel décallage entre la société et les partis politiques traditionnels... Est-ce qu'on ne leur explique pas qui sont les Français à l'ENA?)... Alors quoi? Ce serait un pas vers l'adoption? Je ne me prononce pas sur ce sujet, mais on pourrait très bien imaginer des garde-fous pour ne pas que le mariage donne droit automatiquement à l'adoption quand le couple est homosexuel (car la question mérite un débat plus approfondi que ce à quoi on a eu droit jusqu'ici).

Et puis?... Et puis... Et puis je ne sais vraiment pas ce qui les effraie. La peur qu'on bouleverse le droit, mais le droit est fait pour évoluer! Alors peut-être tout simplement la peur des homosexuels: il faut reconnaître une chose: accepter le mariage des homosexuels, c'est accepter que l'homosexualité puisse devenir un modèle comme un autre, ou plutôt comme l'autre. Accepter qu'on puisse choisir de vivre son attirance pour les personnes du même sexe, plutôt que de tenter de rentrer dans le moule hétérosexuel (et j'ai pas dit rentrer dans la moule, pour les gays qui pourraient lire ça!). Forcément, c'est assez difficile à assumer. Dès lors, il est peut-être temps pour la société de reconnaître une chose assez simple, et faire son coming-out: oui, les homos, ça existe vraiment.

10 mai 2004

Les anciens virus sont les pires...

Il y a des questions sur lesquelles les homos ne sont pas plus concernés que d'autres, et pourtant, elles résonnent parfois avec une acuité particulière... En quinze jours, ça fait deux fois que des amis à moi font des conneries dont les conséquences ne sauraient être négligées... Le premier a retrouvé un mec, l'ex d'un de ses copains, et l'attirance réciproque autant que leur célibat respectif les a conduit a franchir assez rapidement la vitesse supérieure... Je ne vais pas trop jouer avec les mots, je crois qu'il est plutôt sain d'être clair parfois... Ils se sont retrouvé chez le mec en question, ont commencé à s'embrasser, se déshabiller, et quand s'est posée la question de la sodomie... "ça passait pas avec le préservatif...", alors sans rien dire, mais de connivence, ils ont fait sans... J'espère que c'était bien, parce que quelques jours après, sur trois tests préalables réalisés, il s'est avéré que l'un était positif au HIV, ou au SIDA, comme on voudra... Et les trois mois de rigueur avant un test efficace ne sont même pas encore écoulés... Alors un résultat sur trois positif, et qui plus est le test le moins fiable, c'est rien, mais j'ose croire que ça fait réfléchir, parce qu'avant de savoir ça, mon copain me disait que si ça devait se représenter, il ne croit pas qu'il agirait autrement, et probablement que ça se ferait à nouveau sans préservatif... Que dire... C'est d'une connerie inqualifiable, et je lui ai mis la pression... Mais je crois que les résultats qu'il a eu ont été encore plus efficace que moi: il stresse depuix quinze jours, de savoir s'il est ou non séropositif...

Mon autre pote a un boyfriend depuis plusieurs moi, mais ça se passe assez mal sexuellement... Et la chair étant faible, il l'a trompé samedi 8 mai... Et la capote a craqué... C'est un accident, renseignement pris, il semble que ni l'un ni l'autre ne soit séropositif... Sauf que mon pote a fait un plan il y a plusieurs mois, et le mec s'est amusé, dans le feu de l'action, à s'asseoir sur lui sans aucune précaution, et sans rien demander... Et ce mec apparaissait comme un chaud lapin... Donc voilà, on peut penser qu'un risque existe... Et comme il n'avait pas fait de tests avant, ils se sont retrouvés tous les deux à l'hôpital, un samedi 8 mai, jour férié... Le service des analyses étant fermé, ils ont été mis, lui et son copain de l'après-midi, sous trithérapie, juste au cas où... C'est à dire que toutes les douze heures, ils doivent prendre six cachets, qui sont pas vraiment petits...

Dans un cas, c'est de l'inconscience; dans l'autre, c'est un accident, qui a suivi une relation avec un mec que je ne me vois pas qualifié autrement que dangereux... Et à chaque fois, la question qui se pose est la même, celle du risque d'attrapper le SIDA (parmi d'autres pandémies d'ailleurs...). Je ne me vois pas rappeler pour la ènième fois qu'il n'y a pas de remède contre le SIDA, mais seulement une technique qui permet de limiter les risques... Et pourtant on dirait qu'il faut le dire, le redire... J'entendais quelqu'un me racontais que certains mecs se plaisaient à commencer à avoir des rapports protégés avec les mecs qu'ils rencontraient... et enlevaient la capote en cours de route... Est-ce qu'on doit jouer avec la vie de cette manière?... C'est vrai qu'aujourd'hui, on a les moyens de ralentir voire stopper le développement de la maladie, et que les gens qui ont le SIDA parviennent à vivre avec... Mais est-ce que c'est pas mieux de vivre sans? Les risques qui sont pris volontairement sont de l'inconscience... Ca signifie que par la suite, on devra vivre toute sa vie avec la crainte, à tout le moins, de contaminer quelqu'un... Parfois il faut savoir prendre ses responsabilités, et j'ai pas l'impression que tout le monde en soit conscient... J'ai souvent trouvé rébarbatif d'entendre parler du SIDA, en me disant que désormais, les gens en France savaient à quoi s'en tenir... Apparemment non... Quand on joue avec le feu, on se brûle, forcément...

5 mai 2004

Le placard?

Il y a un truc que les hétéros auront jamais _mais je suis pas certain qu'ils nous l'envient vraiment!_, c'est le coming-out... En général, ça donne lieu à pas mal de stress, même si la tendance est à une certaine compréhension, à défaut de banalisation. Le pire, c'est que j'ai l'impression que quand on a commencé, non seulement on se détend, mais en plus on serait capable de le dire à la Terre entière!! Le truc, c'est que la première fois, c'est pas toujours un truc facile... La maman qui veut voir le fiston avec une belle petite femme et des marmots qui courent partout, pour parfaire un tableau transmis de génération en génération... Oui, mais voilà, c'est qu'il y a des gens pour qui c'est pas la vocation, et qui désormais peuvent et veulent vivre ceux qu'ils sont...

Je pense pas que la situation était comparable il y a quelques années, et la génération de nos parents aurait probablement eu beaucoup plus de mal, non seulement à le dire, mais en plus à le vivre... Il n'y qu'à voir la vision que la majorité des campagnes françaises peuvent avoir de l'homosexualité... C'est pas du tout pour faire du parisianisme et dire que la ville c'est ce qu'il ya de mieux, mais c'est vrai que les choses avancent plus doucement dans les campagnes, ou le brassage humain est plus long, puisqu'il y a moins de monde... Et voilà, je suis pas sûr que les campagnards du fin fond de la Creuse soit aussi ouverts que la boulangère du Marais... C'est assez logique...

Ceci étant, c'est pas toujours une partie de plaisir... Pour ma part, ça a d'abord été la confidence à des amis... Par écrit à mon meilleur ami, avec pour consigne qu'on en reparle plus... Puis de vive voix avec ma meilleure amie avec la même instruction... Et tout ça sans compter avec les peines de coeur et l'intrusion normale et attendue de ceux qui savent pour que je me lâche, ce que j'ai fini par faire, ce qui a été une libération... Ceci étant, les amis, j'aurai presque tendance à dire que c'est facile: on sait ce qu'ils en pensent, puisque le sujet est forcément au moins frôlé une fois, et il n'y a pas trop de surprise, on sait si ça va passer ou pas... Le problème est plus délicat quand il s'agit des parents, parce que eux, il est pas question de les changer... La rupture est possible, et elle se produit parfois... Ce qui rend la situation souvent plus difficile à gérer... Mais pour autant, mieux vaut vivre ce qu'on est que de s'en cacher, alors un jour, il faut faire le pas, avec eux aussi...

Je crois que ma mère m'avait déjà lancé des perches pendant mon adolescence, mais à ce moment-là, j'adoptais la position du garçon offusqué que sa mère pense des choses que je ne lui dis pas et qu'elle n'a pas de raison de penser... Comme si l'évidence plaidait pour une "normalité" (berk, je déteste ce mot, mais là, c'est celui qu'il faut...), à laquelle je devais en toute logique appartenir, moi, le garçon équilibré et sans problème... Sauf que non, je n'en étais pas... Je n'étais pas un de ces hétéros tellement fades, mais j'étais un homo, "comme ils disent"... Et un jour, je me suis dit que je voulais le dire à ma mère... J'avais quitter la maison pour étudier à Bordeaux, et j'avais une semaine de vacances: ça devait être maintenant, je le voulais et je me sentais prêt... Et j'ai laissé passer le temps en quête du meilleur moment... un jour, deux jours, et puis une semaine... et puis dernier week-end... je devais passer la journée avec ma mère, alors je me suis dit que ce serait ce jour-là! Et puis la matinée se passe, le déjeuner, l'après-midi avance sans que je ne dise rien de ce qui me préoccupait alors... Et puis quand on est rentré à la maison, qu'elle avait garé la voiture et qu'elle ouvrait la porte, je lui ai dit que je devais lui parler...

Faut dire que je suis pas particulièrement bavard avec mes parents... J'ai même tendance à ne rien raconter du tout, pour leur plus grand malheur... Alors quand je dis à ma mère qu'il faut que je lui parle, c'est que ça doit être important... Elle a refermé la porte de la voiture, s'est calée dans son siège, a posé les clés qu'elle tenait encore, et mis les mains sur son sac: _"oui?..."; _"Bah, voilà, quand cet après-midi tu me parlais de quand je serais marié, que j'aurai une copine... Bah je pense que ce sera un copain..."... Et là, la tête tourne dans tous les sens, le cerveau est en ébullition, parce qu'on se demande ce qui peut bien arrivé: tous les chemins sont ouvert, mais on est engagé sur la voie, et il n'y a plus moyen de reculer... Et ma mère qui prend une profonde respiration: "... ah.... enfin!!!...". Et là je suis sur le cul... Elle s'est toujours douté que j'étais homo... On peut pourtant pas dire que c'était visible, tous mes amis, qui a priori avait plus de chances de me connaître, sont tombés des nues alors... Mais elle le savait, si bien que lors d'une discussion avec notre médecin, celui-ci lui avait conseillé d'attendre que ça vienne de moi (sage décision!!), alors elle a attendu... des années entières... à se demander comment je le vivais... et là ses questions se sont enchaînés, et voilà... tout s'est bien passé!

Comme quoi, ça peut être un sacré stress, mais bien se passer finalement... Alors je crois que j'ai été particulièrement verni, mais il y en a plein d'autres pour ça se passe très bien de suite... Quand certains doivent apprendre à leurs parents qu'être homo, ce n'est pas une tarre ni être anormal... D'autres doivent se couper de leurs parents, le temps que ceux-ci arrivent à faire la part des choses... Mais quoiqu'il en soit, même quand la situation se complique, en soi, on se sent vraiment, foncièrement mieux... A bon entendeur...

"parce que même si je n'aime pas parler de mon homosexualité avec les autres,

parce que ce ne sont pas leurs affaires... je suis gay!"

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29 avril 2004

Sexe ou ne pas sexe...

Dur de donner le coup d'envoi d'un blog, et il faut certainement s'en tenir à un sujet classique: existe-t-il un amour gay? Franchement, on peut douter que deux mecs soient vraiment amoureux l'un de l'autre... Il n'est qu'à constater ce que recherche l'immense majorité des gars, sur les chats ou dans les bars, dans les boîtes ou dans les parcs: du cul. Il faut l'avouer, le sexe chez les homos est relativement facile à trouver, puisque les mecs ne veulent que ça, et peinent à s'investir... C'est d'autant plus vrai dans le milieu d'ailleurs, où les couples tournent plus vite que de raison...

Alors effectivement, chez les homos, le sexe est facile... très facile... A peine est-il besoin de chercher pour le trouver... Et pour autant, est-ce que cela exclut l'amour entre hommes? Je crois que c'est une question de choix. Il y a ceux qui se satisfont du sexe, et ceux qui veulent trouver plus... Ceux qui fondent leur relation sur le cul, et ceux qui vont chercher autre chose... Je dénonce rien du tout ceci étant! Que ceux qui aiment le cul et se satisfont de n'avoir que ça en profitent, et tant mieux s'ils sont comblés comme ça! Ceci étant, il faut bien avouer que la quête d'un partenaire stable n'en est que plus compliquée...

D'abord, il faut trouver un homo... Ensuite, il faut encore le séduire... Et quand il est séduit, il faut déterminer s'il l'est pour la nuit ou pour un temps plus long... Car c'est une véritable question! Alors on dira que chez les hétéros, la situation est la même: trouver un hétéro, le séduire, et le garder pour une vraie relation... soit... Sauf que les hétéros sont encore majoritaires dans la population (hélas! les homos ne se reproduisent pas entre eux! lol), et que si les relations faciles existent, le sexe n'est pas aussi libre que chez les homos, c'est certain!

Malgré tout, perso, je crois que ça existe... Tout bêtement parce que je fais partie de la minorité qui n'a pas le sexe en valeur fondamentale... Et si j'existe, je n'ai pas la prétention d'être unique! Alors oui, les homos peuvent aimer! Et oui ils sont pour beaucoup obsédés, mais après tout, si ça leur plaît, il y a pas de mal à se faire du bien dit-on!

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